Synergie de l’industrie bruxelloise au sein d’une nouvelle plateforme pour faire entendre sa voix

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Illustration © Getty Images

Différentes fédérations sectorielles bruxelloises joignent leurs forces et créent une nouvelle plateforme pour se représenter dans le paysage économique et politique. Ils profitent de l’occasion pour présenter un mémorandum avec de nombreux points d’actions pour rendre l’économie plus compétitive.

L’Union fait la Force, se sont dit cinq fédérations sectorielles de l’industrie bruxelloise. Agoria (technologies), Embuild (construction), essenscia (chimie et sciences de la vie), Federgon (ressources humaines) et Fevia (alimentaire) se rassemblent pour créer la plateforme Brussels Industries Synergie, annoncent-elles ce mercredi. Elle représente 85.000 emplois directs.

De quoi s’agit-il ? “Brussels Industries Synergy entend faciliter et renforcer la collaboration avec le gouvernement, les administrations et l’ensemble des stakeholders bruxellois pour assurer à la capitale de l’Europe un avenir économique durable”, indique la plateforme dans un communiqué. Elle veut ainsi devenir un “partenaire privilégié dans le développement de la politique industrielle bruxelloise”.

Mémorandum : des solutions pour l’avenir

Dans le cadre des élections se déroulant en 2024 (régionales et communautaires en juin, communale en octobre), la plateforme publie également un mémorandum. Il se penche sur des solutions concrètes pour “maintenir la vitalité des secteurs industriels”. Il s’organise autour de plusieurs axes et avance une cinquantaine de points d’actions.

Les deux premiers sont l’innovation et l’attrait de talents. Brussels Industries Synergie suggère, par exemple, de créer des éco-systèmes où les entreprises, le monde académique, des centres de recherches, le monde de la formation et des financeurs peuvent se mettre en relation. Il met aussi l’accent sur la formation, notamment dans la science et la technologie, et les partenariats publics-privés pour trouver les talents du futur.

Pour rendre la capitale plus attractive en termes de business, l’association faîtière espère voir les procédures administratives plus simples et plus digitales, des politiques régionales moins complexes et des directives européennes adoptées de manière à ce qu’elles soient les mêmes pour tous les pays. Elle préconise aussi une réduction de la pression fiscale. Il faudrait, en priorité, attirer de nouvelles activités économiques et réinstaller de l’activité manufacturière dans les friches industrielles.

Le mémorandum se penche également sur la transition énergétique et vers le net zéro en matières d’émissions de CO2. Il souligne qu’il ne faudrait pas en exclure le nucléaire (d’ancienne et de nouvelle génération), ni les technologies de captage et de stockage de carbone. Pour l’énergie, il faudrait donc une vision compétitive à long terme et de la sécurité d’approvisionnement, et un cadre juridique adapté pour ces nouvelles technologies.

Le mémorandum touche également un mot sur la mobilité : l’électrification devrait être accélérée et intensifiée et les zones industrielles doivent être rendues plus accessibles. Plus de transports en commun, aux heures des entrées et sorties des sites de production, seraient par exemple nécessaires. Les flux de marchandises devraient aussi avoir un accès plus facile aux pôles d’export importants, comme le centre logistique bio-pharma à l’aéroport Zaventem, où le trafic peut être très dense.

Un mémorandum qui pourrait peut-être, ainsi l’espère la Brussels Industries Synergy, inspirer les hommes et femmes politiques durant la campagne électorale. Elle espère en tout cas pouvoir rencontrer les gouvernements bruxellois et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans un esprit de dialogue ouvert.

“Cela n’existait pas encore à Bruxelles”

Ces différentes associations faîtières ne sont en fait pas uniquement présentes à Bruxelles, mais représentent des entreprises à travers tout le pays. En Wallonie et en Flandre, les sections régionales des fédérations industrielles se sont déjà regroupées dans de telles plateformes. A Bruxelles, ce n’était pas encore le cas, nous explique Jean-Christophe Vanderhaegen, directeur de la section régionale d’Embuild pour la capitale.

Mais c’est donc désormais chose faite et Bruxelles a son représentant de l’industrie, pour s’exprimer d’une seule voix sur les politiques, nous retrace Jean-Christophe Vanderhaegen pour la genèse de l’initiative, en ajoutant : “L’industrie n’est malheureusement pas assez entendue.”

“On est parti du constat qu’il y a beaucoup d’acteurs qui ont des besoins très spécifiques”, nous explique aussi Frédéric Druck, directeur d’essenscia pour la Wallonie et Bruxelles. “La Région est plus connue pour le tertiaire, mais il y a de l’industrie. Bruxelles a un long passé industriel, mais aujourd’hui ce n’est bien sûr plus la même industrie qu’au XIXe siècle.” Les fédérations peuvent en plus s’appuyer sur leur expertise acquise dans les autres régions pour représenter l’industrie bruxelloise, ajoute-t-il. “Les entreprises vont s’adapter aux changements et transitions qui les attendent. En tout cas, elles sont à Bruxelles pour y rester : personne ne m’a dit ‘je vais partir demain’ “, avance encore Frédéric Druck.

A Bruxelles, il y a également le BECI qui joue un rôle de représentation des entreprises. Mais ce dernier a une approche plus globale, et la Brussels Industries Synergy s’en différencie car elle ne concerne que l’industrie. Les deux opèrent désormais en parallèle et complémentairement, nous indiquent les deux responsables.

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